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Marie laure Baudet

De la faute des parents?


Je trouve breaucoup de plaisir à questionner, parce que je crois que de bonnes questions sont le berceau de bonnes réponses.


Aujourd'hui j'ai envie de vous partager mes réflexions autour du lien d'attachement et de cette transmition génrationelle, celle qui passe dans le lien parent enfant (et qui peut/va modeler tous les autres types de relations)

Mais d'abord, un point d'explication sur ce qu'est l'attachement:

Pour faire court, c'est le fonctionnement de nos modes relationnels dont l'apprentissage débute à la naissance et fonctionne jusqu'à notre mort.

Ce n'est pas une option, nous avons tous un système d'attachement, de la même manière que nous avons tous un sytème immunitaire. Sa fonction est d'assurer notre sécurité émotionelle.

Car nous arrivons dépendants. Nous ne pouvons pas pourvoir seuls à nos besoins.

Tout comme le système immunitaire, notre système d'attachement est immature à notre naissance, et va se façonnner par les expériences que nous allons faire.


 Ainsi, la qualité des soins que nous allons recevoir, la disponibilité et de l'attention des figures en charge de notre sécutité corporelle et affective modèlent activement le mode sur lequel nous apprenons à relationner.

Avec les autres, et avec nous même.

Cela teinte la façon dont nous intériorisons notre repésentation du monde.

Suis-je une bonne personne? Suis-je digne d'attention, de soin? Les autres sont-ils aidants? Faut-il au contraire que je me débrouille seul.e? Voir faut il que je me méfie?

On pourrait dire que cela détermine le type d'attachement que je vais avoir (mais le mot déterminer n'est pas celui que je préfère, puisqu'il y a 'termine' dedans, cette idée de 'fini', alors que notre mode d'attachement va pouvoir évoluer (se réparer ou se déteriorer) tout au long de notre existence en fonction des expériences que l'on va faire).

 On sait par ailleurs que les 1000 premiers jours sont d'une importance majeure dans l'ancrage de ces apprentissages.


Alors, fatalité?

Alors, on peut dire que les enfants développent un mode d'attachement suffisament sécure lorqu'ils ont reçu de leurs parents/ figures d'attachement une qualité de réponses à leurs besoins affectifs et émotionnels suffisament sécurisantes pour intériosier que le monde leur veut du bien et qu'ils peuvent aller l'explorer..


Et on peut également déduire que les enfants vont développer un mode d'attachement plutôt insécure en fonction de la qualité et de la régulatité avec lesquels ces mêmes soins ne répondent pas à leurs besoins de sécurité affective et émotionelle, avec une difficulté à pouvoir s'élancer dans le monde.


Ce qu'on ne peut pas dire, c'est qu'il n'y a pas de lien entre comment les figures d'attachement répondent aux besoins du bébé, de l'enfant 

et comment ce dernier va donc développer un attachement plutot sécure ou plutôt insécure.

Ce qu'il faut savoir néammoins, c'est que les figures d'attachement ne sont pas uniquement les parents, mais bel et bien tous les adultes qui interviennent dans la prise en chage de l'enfant: nounous, grands parents, enseignants, coachs sportifs... Plutot que le terme fatalité, je préfère le mot incidence. Oui, il y a un lien de causalité indéniable.


Et ce qui est intéressant d'observer, c'est ce qu'il y a également un lien de cause à effet entre le propre mode d'attachement du parent (de la figure d'attachement) et la façon dont il assure la sécurité affective de son enfant, ou des enfants dont il a la charge, le soin (sa capacité de "caregiving"). Ce qui veut dire que la propre façon dont nous, parents, avons construit et fait évoluer notre système d'attachement influence notre capacité à répondre aux besoins des enfants de manière plus ou moins adaptée.

En somme, l’attachement de l’enfant à ses parents est influencé par les représentations d’attachement des parents eux-mêmes, façonnées donc en partie de l'héritage qu'ils ont reçu et des expériences qu'ils ont faites. Logique, non?

C'est grave? C'est bien? C'est comme ça.

En fait c'est adptatif. On fait avec ce qui est. Et évolutif, ne l'oublions pas .

Les expériences (réelles ou fictives, je vous renvoie au pouvoir de la fiction, des livres, des films, voir des séances d'hypnose;-) que nous vivons ne cessent de modeler notre style d'attachement.


Ce qui veut dire qu'il est toujours possible de tendre vers plus de sécurité dans un un lien d'attachement à des degrés divers, que l'on soit enfant, adolescent ou adulte.


Un question qui m'intéresse (et qui pourrait répondre en partie aux préoccupations des parents que je reçois, des mères ou futures mères que j'accompagne) c'est combien de vocations naissent justement des point de manque, des carences (à des degrés divers, encore une fois) dont on a fait l'épreuve dans notre enfance? notre jeunesse? Combien de reconversions, de bifurcations pour aller créer une solution qui répond à un besoin qui nous a manqué? Quel élan cela permet-il d'amorcer justement, à titre individuel ou collectif, pour apporter au monde ce qui nous a manqué? Quelles belles réalisations peuvent aussi en découler? Qu'est ce qui motive ceux qui veulent changer le monde pour le rendre meilleur? Peut-on parler de fatalité dans ce cas?


Nous sommes le 2 juillet 2024, j'écris ces ligne entre les 2 tours des élections législatives où les votes RN arrivent en tête. Je ne pense pas pouvoir décoreller le contexte actuel du fond de mes propos dans cet article. Puisque j' y parle de sécurité, de représentations du monde, de liens aux autres..

Ce qui m'amène de plus en plus à prendre la mesure de combien ces dimensions sont politiques, importantes, universelles. Elles touchent à toutes les expériences individuelles, elles nous concernent tous, petits et grands.


Quelles expériences individuelles et collectives allons nous traverser, quels élans, quelle capacité d'enveloppement, de douceur et de stabilité alons nous avoir en modèle et/ou incarner pour nous, pour nos proches, pour les générations à venir?


Je vous souhaite de prendre soin du petit avion que vous avez été et du porte-avion que vous êtes.

Si cela vous parle et que vous avez besoin d'en discuter, vous pouvez cliquer sur le bouton ci-dessous.


Je suis Marie-Laure Baudet, Hypnothérapeute spécialisée dans l'accompagnement des parents, des enfants et des adolescents.






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