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De la faute des parents?
Je trouve breaucoup de plaisir à questionner, parce que je crois que de bonnes questions sont le berceau de bonnes réponses.
Aujourd'hui j'ai envie de vous partager mes réflexions autour du lien d'attachement et de cette transmition génrationelle, celle qui passe dans le lien parent enfant (et qui peut/va modeler tous les autres types de relations)
Mais d'abord, un point d'explication sur ce qu'est l'attachement:
Pour faire court, c'est le fonctionnement de nos modes relationnels dont l'apprentissage débute à la naissance et fonctionne jusqu'à notre mort.
Ce n'est pas une option, nous avons tous un système d'attachement, de la même manière que nous avons tous un sytème immunitaire. Sa fonction est d'assurer notre sécurité émotionelle.
Car nous arrivons dépendants. Nous ne pouvons pas pourvoir seuls à nos besoins.
Tout comme le système immunitaire, notre système d'attachement est immature à notre naissance, et va se façonnner par les expériences que nous allons faire.
Ainsi, la qualité des soins que nous allons recevoir, la disponibilité et de l'attention des figures en charge de notre sécutité corporelle et affective modèlent activement le mode sur lequel nous apprenons à relationner.
Avec les autres, et avec nous même.
Cela teinte la façon dont nous intériorisons notre repésentation du monde.
Suis-je une bonne personne? Suis-je digne d'attention, de soin? Les autres sont-ils aidants? Faut-il au contraire que je me débrouille seul.e? Voir faut il que je me méfie?
On pourrait dire que cela détermine le type d'attachement que je vais avoir (mais le mot déterminer n'est pas celui que je préfère, puisqu'il y a 'termine' dedans, cette idée de 'fini', alors que notre mode d'attachement va pouvoir évoluer (se réparer ou se déteriorer) tout au long de notre existence en fonction des expériences que l'on va faire).
On sait par ailleurs que les 1000 premiers jours sont d'une importance majeure dans l'ancrage de ces apprentissages.
Alors, fatalité?
Alors, on peut dire que les enfants développent un mode d'attachement suffisament sécure lorqu'ils ont reçu de leurs parents/ figures d'attachement une qualité de réponses à leurs besoins affectifs et émotionnels suffisament sécurisantes pour intériosier que le monde leur veut du bien et qu'ils peuvent aller l'explorer..
Et on peut également déduire que les enfants vont développer un mode d'attachement plutôt insécure en fonction de la qualité et de la régulatité avec lesquels ces mêmes soins ne répondent pas à leurs besoins de sécurité affective et émotionelle, avec une difficulté à pouvoir s'élancer dans le monde.
Ce qu'on ne peut pas dire, c'est qu'il n'y a pas de lien entre comment les figures d'attachement répondent aux besoins du bébé, de l'enfant
et comment ce dernier va donc développer un attachement plutot sécure ou plutôt insécure.
Ce qu'il faut savoir néammoins, c'est que les figures d'attachement ne sont pas uniquement les parents, mais bel et bien tous les adultes qui interviennent dans la prise en chage de l'enfant: nounous, grands parents, enseignants, coachs sportifs... Plutot que le terme fatalité, je préfère le mot incidence. Oui, il y a un lien de causalité indéniable.
Et ce qui est intéressant d'observer, c'est ce qu'il y a également un lien de cause à effet entre le propre mode d'attachement du parent (de la figure d'attachement) et la façon dont il assure la sécurité affective de son enfant, ou des enfants dont il a la charge, le soin (sa capacité de "caregiving"). Ce qui veut dire que la propre façon dont nous, parents, avons construit et fait évoluer notre système d'attachement influence notre capacité à répondre aux besoins des enfants de manière plus ou moins adaptée.
En somme, l’attachement de l’enfant à ses parents est influencé par les représentations d’attachement des parents eux-mêmes, façonnées donc en partie de l'héritage qu'ils ont reçu et des expériences qu'ils ont faites. Logique, non?
C'est grave? C'est bien? C'est comme ça.
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